Stratégies des pays membres du GPAI relatives à l’IA : un aperçu des priorités observées à l’international pour 2025

Afin de poursuivre nos efforts d’accompagnement des gouvernements dans le déploiement responsable de l’intelligence artificielle (IA), en cohérence avec leurs besoins aux niveaux national, infranational et local, cet été, Alyssa Montalbine, notre stagiaire diplômée en analyse des politiques publiques, a réalisé une cartographie thématique des stratégies nationales en matière d’IA des pays membres du Partenariat mondial sur l’intelligence artificielle (PMIA)
Cet exercice a permis de produire une analyse cohérente et approfondie de chaque stratégie nationale en matière d’IA, en veillant à préserver la spécificité de l’approche de chaque pays. Seuls les documents publics publiés par les 44 gouvernements membres du PMIA ont été utilisés. Ainsi, seules les stratégies nationales d’IA les plus récentes ont été examinées, ainsi que les politiques, lois et cadres de gouvernance internationale actuellement en vigueur. La première étape consistait à étudier la façon dont chaque pays définissait sa stratégie nationale, à identifier les domaines d’application prioritaires et les organismes chargés de leur mise en oeuvre.
À partir de ce premier aperçu global, nous avons pu observer que chaque pays aborde la question de l’IA de manière différente. Cette diversité s’explique par la pluralité des stratégies nationales, mais également par les défis économiques, sociaux, politiques, géographiques et liés aux ressources propres à chaque État. Sur cette base, nous avons établi une cartographie permettant de définir, pour chaque thématique, quelles sont les stratégies nationales les mieux adaptées. Parmi les 44 pays analysés, nous avons observé que 5 priorités sont récurrentes et apparaissent dans la majorité des stratégies :
- les infrastructures (projets intégrant l’IA ou nécessaires à son développement et à son utilisation) ;
- le développement de l’IA centré sur l’humain (valeurs et principes qui encadrent la conception et le développement des systèmes d’IA afin de protéger et de responsabiliser les citoyens) ;
- l’économie (investissements dans l’IA ou dans des projets visant à stimuler la productivité économique) ;
- la recherche, le développement et l’innovation (RDI) (équipements, financements, partenariats et projets avant la mise sur le marché) ;
- le développement de talents et de l’éducation (montée en compétences de la main-d’œuvre et renforcement de la culture numérique des citoyens).
Cette hiérarchisation n’est pas surprenante. L’essor mondial des modèles d’IA avancés pousse les gouvernements à faire des infrastructures une priorité, car elles sont essentielles pour répondre aux besoins computationnels et aux volumes massifs de données que requiert l’IA. Le développement de l’IA centrée sur l’humain est également une priorité forte, en cohérence avec les attentes sociétales pour une supervision humaine, une reddition de comptes et une collaboration inclusive. Si le rôle stratégique de l’économie et de la RDI était attendu, il est particulièrement intéressant de constater que les pays du PMIA accordent aussi une grande importance à l’autonomisation des populations : par la montée en compétences, l’éducation, et la promotion de valeurs telles que la transparence, la fiabilité, la non-discrimination et l’amélioration de la qualité de vie.
Une autre observation, bien que non incluse dans le top 5, concerne la présence marquée d’initiatives sectorielles liées à la sécurité nationale et à la résilience dans des domaines comme la santé, la durabilité environnementale et — fait marquant — l’agriculture. Les projets d’IA innovants dans ces secteurs reflètent une fois de plus une approche centrée sur les besoins des populations : pour qu’un pays reste sûr et résilient, il doit répondre aux besoins essentiels de sa population en matière d’alimentation, d’énergie, d’eau potable, de biosécurité, de bien-être et de protection contre les catastrophes naturelles. Nous constatons ainsi que les technologies agricoles (AgTech) basées sur l’IA représentent un domaine clé pour le transfert de connaissances et la coopération internationale — en raison à la fois de leur nécessité et de la diversité des solutions qu’elles offrent pour aider les pays à faire face aux pénuries alimentaires, aux catastrophes naturelles et à l’inefficacité énergétique.
Cet outil, conçu comme un outil évolutif et vivant, offre une excellente vue d’ensemble de la manière dont les pays du GPAI élaborent et appliquent leurs politiques d’IA selon leurs axes stratégiques. Il positionne également le CEIMIA comme un partenaire stratégique unique : non seulement pour accompagner les membres dans le développement de projets appliqués tenant compte de leurs défis et besoins contextuels, mais aussi pour créer des ponts entre pays aux priorités communes.
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